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hors-tiroirs n°1

Corey Wilkes

par Fabien Barontini

‘The Chicago 12’ concert du 29 janvier 2004
à l’Espace Culturel Georges Pompidou de Vincennes

témoignage
des souvenirs

archives
des images

Corey Wilkes @ Bruno Charavet

Corey Wilkes, Sons d’hiver 29 janvier 2004
in The chicago 12, led by Ernest Dawkins
à l’Espace Culturel Georges Pompidou de Vincennes © DR

Concert du 31 janvier au Théâtre de Cachan (extrait)

par Corey Wilkes | festival Sons d'hiver 2009

Corey Wilkes 5tet (Cachan, 2009)

Corey Wilkes • trompette et flugelhorn
Chelsea Baratz • saxophone ténor
Robert « baabe » Irving III • piano
Junius Paul • basse
Jeremy « bean » Clemons  • batterie

COREY WILKES : TROMPETTE SYMBOLE !

Le trompettiste de Chicago, Corey Wilkes, est un des musiciens qui a le plus joué sur les scènes de Sons d’hiver : 7 fois, chiffre sacré s’il en est ! Il joua pour la première fois à l’occasion du premier concert des « Chicago 12 » en 2004, âgé de 24 ans. Sous la direction d’Ernest Dawkins, président de l’AACM à l’époque, il participa aux trois volets de la trilogie célébrant les luttes du mouvement des droits civiques à Chicago. Son jeu apparut dès lors d’une richesse inouïe exprimée avec subtilité. Tout à la fois enraciné dans les profondeurs de l’histoire de la musique afro-américaine et les langages les plus contemporains en totale inventivité. Ce n’est pas pour rien que Roscoe Mitchell l’appela dans l’Art Ensemble of Chicago, en charge de succéder à l’immense Lester Bowie. J’écoutais captivé ce trompettiste d’apparence réservé, ne cherchant pas à attirer les regards ; ces soli avaient cette qualité de proposer de l’inattendu. J’étais un auditeur qui, sur le qui vive de l’écoute imprévue, guettait  les surprises de son discours improvisé dans l’instantanéité du vécu. Mesurant alors avec intensité ce qu’est la fonction de cette musique appelée «jazz » : la perception simultanée du Temps et de son développement. Par son jeu, Corey Wilkes est, en fait, fidèle à la leçon primordiale de la Great Black Music défendu par l’AACM, la musique est un moment du présent constitué des plus belles expressions du passé tourné vers un futur à inventer. Il n’existe pas de devenir sans la transmission émanant des différentes générations culturelles. Cette modernité de l’instant étendu, « From the Ancient to the Future », sait que le « nouveau » ne provient pas d’un néant sans mémoire. Corey Wilkes joua à Sons d’Hiver en 2009 avec son quintet, en 2017 en hommage à James Reese Europe (introducteur du jazz en France en 1917), en 2020 avec The Bridge et l’an passé à l’occasion des 50 ans de l’Ethnic Heritage Ensemble…


Fabien Barontini, 3 décembre 2024

Chicago trumpeter Corey Wilkes is one of the musicians who has played the most times at Sons d’hiver: 7 times, a sacred number if ever there was one! At the age of 24, he played for the first time on the occasion of the first “Chicago 12” concert in 2004. Under the direction of Ernest Dawkins, president of the AACM at the time, he took part in the three-part trilogy celebrating the struggles of the civil rights movement in Chicago. From that moment on, his playing was richly and subtly expressed. At once rooted in the depths of Afro-American musical history and in the most contemporary, totally inventive languages. It was not for nothing that Roscoe Mitchell called him into the Art Ensemble of Chicago, to succeed the great Lester Bowie. I was captivated by this seemingly reserved trumpeter, who never tried to draw attention to himself; his solos had the quality of offering the unexpected. I was a listener who, on the edge of unexpected listening, watched for the surprises of his improvised discourse in the immediacy of experience. This is an intense measure of the function of this music called “jazz”: the simultaneous perception of Time and its development. Through his playing, Corey Wilkes is, in fact, faithful to the primordial lesson of Great Black Music defended by the AACM: music is a moment of the present made up of the most beautiful expressions of the past turned towards a future to be invented. There can be no future without the transmission of different cultural generations. This modernity of the extended moment, “From the Ancient to the Future”, knows that the “new” does not come from a memoryless void. Corey Wilkes played at Sons d’Hiver in 2009 with his quintet, in 2017 as a tribute to James Reese Europe (introducer of jazz in France in 1917), in 2020 with “The Bridge” and last year on the occasion of the 50th anniversary of “Ethnic Heritage Ensemble”…

Corey Wilkes @ Bruno Charavet
Corey Wilkes © DR

Corey Wilkes, Sons d’hiver 29 janvier 2004
in The Chicago 12, led by Ernest Dawkins
à l’Espace Culturel Georges Pompidou de Vincennes © DR

Corey Wilkes, Sons d’hiver 13 janvier 2017
in Ernest Dawkins Propaganda Nabaggala “1917
à l’ECAM du Kremlin-Bicêtre.
© Bruno Chavaret

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